mardi 13 novembre 2012

l'imaginaire de l'automne

j’ai l’imaginaire de l’automne poussé par un besoin de dire alors que tout a déjà été dit, tout a été écrit.

je ferme les yeux en route vers chicoutimi.


le soleil se couche tôt en novembre et ce soir-là les étoiles sont cachées. entre deux péripéties de gars du sag, philou penche la tête à la fenêtre et me dit que c’est le temps que je regarde. mais je vois rien.

- si tu partageais aussi tu les aurais pas toutes de ton bord !
ça fait que la route est plus sombre, plus propice aux pensées en errance qui tanguent pourtant vers l’imaginaire de l’automne. celui-là même qui hurle en mon sommeil mais peine à franchir le seuil du jour.

c’est par l’inconscient de mes rêves que le réel fantasmé ou plutôt appréhendé se présente à moi et déglingue mon regard sur le monde.

- souffle sur mes yeux vite vite souffle
j’en veux à ces instants de faiblesse, à mon amour défaillant que j’aurais voulu rose, immaculé.

jeudi 1 novembre 2012

les pouètes


aujourd’hui simon pis moi on s’est parlé un peu t’sais pis j’ai senti que les pouètes en nous n’étaient jamais bien loins

simon
fortunate son
down on the corner
bad moon rising
cest dla musique des states

T.
à soir
à l’hôp
j’vais faire une manicure à ma mamie
t’sais
elle est tellement coquette
ça doit être tannant
d’être en crisse de robe d’hôp

lundi 29 octobre 2012

« petit traité sur méduse »



c’est-tu l’automne ou ben autre chose pareil l’effet est là. j’en reviens à taper du bout des doigts des mots qui ne sont pas encore là. « il faut dire que l’enfer est le nom du monde pour tous les habitants du monde. » c’est ben énigmatique ça quignard pis à part ça c’est pas jojo. je m’en viens attends donc que j’arrive à comprendre ton livre.

« je t’apprendrai à te méfier des phrases,
de ces idées d’hommes dont tu ne vois pas le visage. »
- grenouille-rej

c’est ça qui arrive. l’approche psychanalytique du texte littéraire m’aura prise en son sein, et je me souviens de son effet, mais je cherche encore comment. écrire, c’est encore et toujours découvrir

le nom sur le bout de la langue

sinon il me reste encore un an à m’asseoir sur ces bancs-là. à frotter ma langue à des livres des profs des bureaux des verres en carton à café. est-ce que j’ai hâte je sais pas. d’un coup que je tomberais de l’autre côté du langage, de l’autre côté de l’oubli.

mais plusse longtemps d’un coup que j’en reviendrais pas l’automne suivant. j’aurais l’air de ce que quignard dit

comme celui qui tombe sous le regard de méduse se change en pierre,
celle qui tombe sous le regard du mot qui lui manque a l’apparence d’une statue.

j’aurais l’air de ça à l’infini.
d'une statue sans mots à l'infini.

dimanche 15 avril 2012

printemps

allô le vent tourne en écoutant lisa leblanc. ben écrasée dans mon lit à l’envers j’regarde mes meubles se vider tout seuls les boîtes s’empiler ma chambre m’oublier. j’me déménage un peu tout croche un peu en bas quand j’suis en haut – un peu enfant qui reste dans mon cœur de femme qui part. mes livres en entredeux dans dix caisses à s’en aller sur le bord de la porte d’entrée. c’est le printemps érable et rouge. me révolutionne de tout partout.

mais comment tu dors line si moi-même j’y arrive pas. quelle sorte de pilules tu prends pour que tombe le voile noir sous tes paupières – pourquoi le laisser là quand tu t’éveilles et nous regarde. regardes-tu ?

allô souvenirs inquiets sur les tablettes du garde-robe. je suis fille à talons à lettres-poussière ; femme à pantoufles et à toutou. je suis n’importe quoi et ça déborde des fois. mais
« t’es mon p’tit chat. »
et
« t’es mon p’tit chat aussi. mon p’tit chat douillet. »
en plein dans le mille et ça explique
mes yeux ouverts encore le soir
et le silence
au bout des doigts
sur ta peau
quand tu t’endors et te réveilles
à cause de moi

j’ai la révolution difficile
mais ça se peut