mardi 25 janvier 2011

le charme

le charme est apparu, c’en était gênant. je me souviens du temps ralenti, de mes yeux baissés puis relevés, figés. de l’oubli des mots à dire et de l’attente amusée. et il parlait si bas tout à coup qu’on ne l’entendait plus.
je me souviens d’une journée entière de doute silencieux, cristallisé dans l’espace entre nous deux. nos yeux, nos bouches. je me souviens, il m’apparait comme en songe :
« sais-tu si ça existe ? »
sa bouche demande ; à moi qui ne possède aucune réponse, que des questions. mais ses yeux, surtout : qui es-tu ?
depuis c’est la hâte que je ne m’explique pas.

samedi 22 janvier 2011

trouble-fête

les yeux qui brûlent et une fatigue qui n’en vient jamais à bout. mais ce n'est pas tout à fait ça. de toute façon le sentiment est le même. l’impression d’une fin impossible.
parce que
ce soir (et comme j’essaie de l’écrire le sens fout le camp ; l’événement devient banal tout à coup) des gens ont jugé dans leur manie de jugeurs sans jongleries sans ne serait-ce qu’une parcelle de folie d’oserie hors des sentiers battus. c’était comme si le monde se délimitait entre eux et l’autre qui avait justement trop osé poussé les limites du déjà vu de l’entendu. comme si le monde tel qu’on le connait pouvait exister sans cette ardeur de vivre insatisfaite renouvelée à chaque étoile.

dimanche 2 janvier 2011

le repère tranquille

on peut jouer à se briser le cœur à tour de rôle, s’inventer des vices de plus à cajoler à détester et en avoir notre quota de nous. on peut laisser les autres manipuler nos bibis comme si ça nous concernait pas, les laisser s’en faire une idée qu’on adopte de temps en temps, quand ça fait plus de sens et qu’il faut que les choses changent. parce qu’on est des tannants, des tannants un peu tannés qui se tannent mais jamais assez pour qu’on y croit, jamais assez pour qu’un adieu en soit un dernier. parce qu’on est des décideux à temps partiel pas trop crédibles un peu naïfs, si ça se trouve même insouciants, inconséquents même. on part on revient à la limite c’est un phénomène physique dont on a pas le contrôle, que la science n’explique pas et les mots non plus. même : ça fait si peur qu’on essaie pas de comprendre.
on peut se laisser partir encore une fois apprendre le monde l’un sans l’autre et faire comme si ça avait jamais existé. se regarder se désirer sans rien dire créer l’illusion de l’amour ailleurs et blesser sans se sentir responsable. tu peux baiser je peux me faire prendre en pensant à autre chose en revenant toujours au même endroit au repère tranquille et attendre l’orgasme qui viendra peut-être jamais. tu peux jouir dans une autre et penser que ça y est que tu m’as oubliée et avoir l’impression d’avoir réussi quelque chose.
on peut chercher la confiance ailleurs parce qu’entre nous c’est trop facile, pour se prouver qu’on est capable de plus de mieux. on peut s’exhiber à d’autres et attendre leur réaction, être soulagé parce qu’on se fait aimer malgré tout. mais se faire aimer quand on s’aime pas qu’est-ce que ça change.
on peut aller gâcher une autre histoire pour éviter de finir la notre, s’épargner l’espace d’un instant de peur de nous achever. parce qu’on carbure aux montagnes russes, même si on est à mille lieux de ta barbe à papa. parce que sans ça on s’ennuierait.
mais peut-être aussi que cette fois-ci c’est la bonne. peut-être que c’est le temps qu’on vieillisse et qu’entre nous ça se fait pas. peut-être que le moment est venu de prendre la responsabilité de l’amour et de nos actes. si c’est le cas tu le diras à ta face. parce que, si j’ai pas assez de courage pour assumer que je t’aime et que je veux pas que tu partes, si je peux pas m’empêcher d’avoir l’impression que c’est pas fini, je peux au moins te dire que je supporte pas de savoir que tu t’es pas éteint, et que si c’était pas de ta supposée conscience, on pourrait encore jouer avec le feu. de la même façon qu’on a ni besoin de rendre ça lourd, ni dramatique ou compliqué. être conséquent, c’est juste assumer ses décisions, et vivre en paix avec elles. m’éviter, avoir les yeux fuyants, ne pas me parler ou me dire la vérité : c’est ridicule. si on est pour s’aimer se détester s’envier s’en vouloir se venger se pardonner, il me semble qu’il faudrait que ça se passe la tête haute.