je ferme les yeux en route vers chicoutimi.
le soleil se couche tôt en novembre et ce soir-là les étoiles sont cachées. entre deux péripéties de gars du sag, philou penche la tête à la fenêtre et me dit que c’est le temps que je regarde. mais je vois rien.
- si tu partageais aussi tu les aurais pas toutes de ton bord !
ça fait que la route est plus sombre, plus propice aux pensées en errance qui tanguent pourtant vers l’imaginaire de l’automne. celui-là même qui hurle en mon sommeil mais peine à franchir le seuil du jour.
c’est par l’inconscient de mes rêves que le réel fantasmé ou plutôt appréhendé se présente à moi et déglingue mon regard sur le monde.
- souffle sur mes yeux vite vite souffle
j’en veux à ces instants de faiblesse, à mon amour défaillant que j’aurais voulu rose, immaculé.