mes grands-parents, c’est simple, je les croquerais. ça fait que j’appelle ma mamie pour avoir sa recette de tarte au chocolat tellement bonne que c’est celle que je demande à chacune de mes fêtes sans jamais me tanner. jésus en culotte de velours qu'on dit.
l’histoire avec les oreilles de ma mamie, c’est qu’elles entendent pas très bien, ou en tout cas, moins bien qu’avant. c’est pour ça que, quand on appelle chez mes grands-parents, ma mamie répond toujours sur le haut-parleur. même des fois malgré ça, on se comprend pas tout à fait. je dis que j’aimerais avoir sa recette de tarte au chocolat parce que je vais souper chez une amie demain soir - je veux emmener un dessert c’est pour ça. elle me répond que demain soir elle s’en va à l’opéra. mignonne comme ça.
finalement on se comprend elle dit oh oui cette tarte-là, elle est si bonne cette tarte-là. et elle dit qu’elle s’en va chercher la recette. j’entends ses pas s’éloigner dans le combiné, puis d’autres pas s’approcher. c’est mon papi. il dit T. c’est toi ? écoute, mamie est partie chercher la recette au sous-sol, mais tu sais ça pourrait être long, on va te rappeler oké ? je dis oké et on raccroche.
j’aime penser à mes grands-parents qui prennent soin l’un de l’autre ; à mon papi qui ouvre encore les portes à ma mamie ; à ma mamie qui magasine au simons et achète de belles chemises à mon papi, ou de beaux bijoux pour se rendre coquette. j’aime les imaginer à l’opéra ou au théâtre ensemble, bien vêtus et légèrement parfumés, bras dessus bras dessous.